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Transformer l’énergie en aluminium : un processus à haute valeur ajoutée

Au fil des années, le Québec a mis en place un écosystème remarquable qui nous permet aujourd’hui de produire 71 % de l’aluminium primaire en Amérique du Nord. Il s’agit du premier produit d’exportation du Québec avec une valeur de 9,2 milliards de dollars par année. Hautement stratégique, notre aluminium se démarque par sa faible empreinte carbone grâce à l’utilisation d’hydroélectricité dans le processus de transformation. Mais concrètement, comment tout cela fonctionne-t-il ?

Transformer l’électricité et obtenir de l’aluminium : rien ne se perd, tout se transforme

L’aluminium primaire est obtenu par l’électrolyse de l’alumine. Cette méthode consiste à utiliser un courant électrique pour extraire l’oxygène de l’alumine, permettant ainsi d’obtenir de l’aluminium pur. Un procédé qui nécessite une grande quantité d’énergie.

Avant le 20e siècle, l’aluminium était donc rare et coûteux, car la production d’électricité n’atteignait pas des niveaux suffisants pour en fabriquer de grandes quantités. Si bien qu’à l’époque, des ensembles de thé entièrement en aluminium étaient utilisés par la haute société pour recevoir les dignitaires importants. L’aluminium était une forme de richesse.

« L’énergie ne se perd jamais, elle change plutôt de forme. Dans ce processus, l’énergie est transférée, puis stockée dans le lingot d’aluminium à la suite de la séparation des éléments. Produire de l’aluminium à partir d’électricité, c’est un peu comme si on emmagasinait l’électricité dans le matériau. »

– Normand Brais, ingénieur mécanique, fondateur de Sanuvox et auteur

Produire l’aluminium à partir d’hydroélectricité – un avantage considérable pour le Québec

En plus d’être un avantage compétitif pour le Québec, recourir à l’hydroélectricité plutôt qu’aux énergies fossiles pour la production d’aluminium primaire permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Avec un taux d’émissions de GES six fois inférieur à la moyenne mondiale, cette approche permet au Québec de se positionner comme un leader sur la scène internationale de l’aluminium.

En comparaison avec les sources d’énergie solaire ou éolienne, l’hydroélectricité se distingue par sa capacité à fournir une alimentation continue et fiable. Cette constance est un atout important qui a contribué à faire du Québec une destination idéale pour développer tout un écosystème de l’aluminium.

Recycler l’aluminium, oui et à un coût énergétique très faible

L’aluminium possède une propriété fort intéressante, celle de fondre à très basse température. Par exemple, l’aluminium fond à 660,32 °C alors que c’est plus du double pour l’acier. Cette particularité fait de l’aluminium un matériau qu’il est particulièrement stratégique de recycler puisque la quantité d’énergie nécessaire pour le fondre est équivalente à seulement 5 % de l’énergie nécessaire pour créer de l’aluminium primaire. Ainsi, non seulement il est facile de recycler l’aluminium, le processus est également peu coûteux en termes d’énergie.

En effet, l’aluminium se recycle à l’infini, si bien que nous estimons que 75 % (plus de 1 milliard de tonnes) de tout l’aluminium produit depuis près de 125 ans est toujours en utilisation sur la planète sous une forme ou une autre. Pour les générations futures, tout cet aluminium représente une véritable réserve d’énergie. Plutôt que d’utiliser une quantité considérable d’électricité pour produire de nouveaux lingots d’aluminium, nous pouvons réutiliser ce que nous avons à un coût énergétique plus faible. À réfléchir avant de jeter une canette à la poubelle !

« Recycler l’aluminium permet de garder l’énergie qui y est contenue dans le circuit d’utilisation. Plutôt que d’enfouir son potentiel, nous avons l’opportunité de donner une seconde vie à l’aluminium à un coût énergétique très faible. »

– Normand Brais, ingénieur mécanique, fondateur de Sanuvox et auteur

Exporter de l’aluminium à valeur ajoutée

Chaque année, le Québec exporte 2,7 millions de tonnes métriques d’aluminium vers les États-Unis. En exportant son aluminium, le Québec vend non seulement un matériau critique et à usages multiples, il vend aussi un matériau à valeur ajoutée contenant une certaine forme d’énergie.

Selon Normand Brais, exporter notre aluminium a donc plusieurs avantages :

  • mise en valeur des bénéfices de notre hydroélectricité, une énergie propre ;
  • plus de 40 000 personnes qui travaillent dans l’industrie de l’aluminium afin que nous puissions l’exporter vers les États-Unis. Il s’agit donc d’un moteur économique important pour le Québec ;
  • stimulation et promotion de l’industrie de la transformation au Québec ;
  • réutilisation des matériaux à l’infini pour répondre aux besoins des clients.

L’aluminium du Québec, ç’a ben de l’alu.
Faites découvrir cette histoire inspirante.

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